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Autisme : détection d’anomalies cérébrales dès le développement du foetus

C’est une découverte importante qui a été faite par des chercheurs américains. Elle permet d’envisager un diagnostic « hyper-précoce » de l’autisme au stade foetal.

DÉCOUVERTE. L’autisme se développe très précocément durant la grossesse. De nouvelles preuves viennent d’être apportées par des chercheurs américains de l’Université de Californie. Et celles-ci offrent l’espoir d’un dépistage « à la source » de l’autisme et donc celui d’un traitement efficace.

Dans une étude publiée aujourd’hui, jeudi 27 mars, dans le New England Journal of Medicine, les chercheurs expliquent qu’une désorganisation de l’architecture cérébrale a été détectée dans des échantillons de cerveau d’enfants autistes.

L’autisme résulterait ainsi d’anomalies dans le développement de certaines structures cérébrales du foetus. Une découverte qui pourrait contribuer à détecter ce syndrome de façon bien plus précoce.

Un processus qui se produit longtemps avant la naissance

Si elle est confirmée par d’autres recherches, « on pourra en déduire que cela reflète un processus qui se produit longtemps avant la naissance », explique le Dr Thomas Insel, directeur de l’Institut américain de la santé mentale (NIMH) qui a financé ces travaux.

Actuellement l’autisme peut être dépisté à partir de deux ans. Mais on sait qu’un dépistage plus précoce permettrait de mettre en place des stratégies thérapeutiques bien plus efficaces.

 »Ces résultats montrent l’importance d’une intervention précoce » pour traiter l’autisme, qui toucherait jusqu’à un enfant sur 88 aux États-Unis. En France, on évalue à 440 000 le nombres de personnes atteintes d’un syndrome autistique.

« L’autisme est généralement considéré comme un trouble du développement du cerveau, mais la recherche n’a pas encore identifié de lésion qui en serait responsable », souligne Thomas Insel.

« Le développement du cerveau d’un foetus pendant la grossesse comprend la création d’un cortex – ou écorce cérébrale – formé de six couches distinctes de neurones », détaille le Dr Eric Courchesne, directeur de l’Autism Center of Excellence à l’Université de Californie à San Diego, principal co-auteur de cette recherche. 

« Nous avons découvert, par endroits seulement, des anomalies dans le développement de ces couches corticales chez la majorité des enfants autistes », dit-il.

ANALYSE. Pour cela, les médecins ont analysé des échantillons de tissu cérébral post-mortem provenant de 11 enfants autistes âgés de 2 à 15 ans au moment de leur décès. Ils les ont comparés à des prélèvements sur un groupe témoin de 11 autres enfants qui n’étaient pas autistes.

L’analyse d’une série de 25 gènes qui servent de biomarqueurs pour certains types de cellules cérébrales formant les six différentes couches du cortex a permis de constater que ces biomarqueurs étaient absents dans 91% des cerveaux des enfants autistes contre 9% dans le groupe témoin.n'est pas déjà le cas.</div></div>

« Les signes de désorganisation des cellules cérébrales apparaissaient sous forme de tâches de 5 à 7 millimètres de longueur à divers endroits dans les différents couches du lobe frontal et temporal du cerveau », explique le Dr Courchesne.

« Ces régions cérébrales sont le siège des fonctions sociales, des émotions, de la communication et du langage qui connaissent des dysfonctionnements chez les autistes », souligne-t-il.

Identifier quand et où ces anomalies se développent mais aussi leur cause, ouvrant peut-être la voie à une détection beaucoup plus précoce de l’autisme.

Selon le neurologue, cette découverte « a le potentiel non seulement d’identifier quand et où ces anomalies se développent mais aussi leur cause, ouvrant peut-être la voie à une détection beaucoup plus précoce de l’autisme ».

En outre, le fait que ces anomalies soient clairsemées et n’affectent pas l’ensemble des couches du cortex devrait permettre au cerveau de reconstituer ces branchements défectueux en utilisant des tissus corticaux sains.

Pour le Dr Lisa Gilotty, spécialiste de l’autisme à l’Institut américain de la Santé mentale, « cette découverte est très prometteuse avec un grand potentiel » pour avancer dans la compréhension et le traitement de l’autisme. « Pour la première fois, ces travaux semblent indiquer ce qui se passe dans le cerveau et où dans le cerveau, mais sans encore pour autant en expliquer le mécanisme ».

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

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