Sciences et Avenir février 2016
« Avec le vieillissement de la population, les scientifiques ont tendance à craindre pour les années à venir une augmentation des cas de démences liées à l’âge, comme la maladie d’Alzheimer. Pourtant, une étude parue dans le New England Journal of Medicine indique que la fréquence d’apparition de nouveaux cas serait en baisse. Ces travaux suggèrent même que l’apparition de nombre de cas pourrait être retardée voire évitée en prenant garde à certains facteurs de risque », fait savoir Sciences et Avenir.
« Les travaux récemment publiés faisant état d’une baisse du nombre de nouveaux cas de démences s’appuient sur les données de l’étude épidémiologique de Framingham, la plus ancienne du genre, commencée en 1947. (…) En examinant quatre périodes distinctes (1970-1979, 1980-1989, 1990-1999, 2000-2009), les chercheurs ont mis en évidence un déclin progressif du nombre de nouveaux cas de démence, avec une réduction moyenne de 20 % tous les dix ans depuis le début de la période d’observation. Or c’est plus particulièrement sur les démences imputables aux maladies cardiovasculaires que cette baisse a été observée », précise l’article.
« Actuellement, il n’y a pas de traitement efficace pour prévenir ou guérir la démence ; cependant, notre étude permet d’espérer que certains cas seraient évitables – ou du moins retardés – grâce à une prévention primaire (pour empêcher le début du processus de la maladie) ou secondaire (pour empêcher de progresser vers une démence clairement clinique). Une prévention efficace pourrait réduire au moins en partie l’explosion du nombre de personnes affectées par la maladie dans quelques dizaines d’années », explique Sudha Seshadri, professeur de neurologie à la Faculté de médecine de l’Université de Boston et investigateur principal de l’étude FHS.
« En France, selon les données de l’Inserm, 900.000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et quelque 225.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année », rappelle le magazine.